Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

laurence caron-spokojny - Page 2

  • « LA SOCIETE DES LOISIRS» au Petit Théâtre de Paris : « dé-Raison et sentiments »

     

    la_societe_des_loisirs_-_theatre_de_paris-9d1b4.jpgMarie et Marc sont heureux, très heureux. Ils ont un métier  stressant mais épanouissant. Une très belle maison, même si la piscine demande beaucoup d’entretien. Un enfant adorable, mais qui pleure beaucoup. Et bientôt un deuxième enfant. Par manque de temps, cette fois,  ils ont choisi l’adoption : une petite chinoise, ils sont doués pour la musique, les chinois, et comme un piano trône dans le salon autant qu’il serve.   Bref un couple épanoui, moderne,  un couple modèle… enfin presque…  

     

    L’auteur canadien François Archambault fut récompensé pour « La Société des loisirs » par « Le masque du texte original » à la soirée des Masques en 2004 (Prix théâtraux remis au Québec). Oscillant adroitement entre le Drame Bourgeois du 18ème siècle et le Théâtre de l’Absurde du 20ème siècle, François Archambault projette, sur les planches du Petit Théâtre de Paris, les angoisses métaphysiques d’un couple. Ces bobos (Cristiana Réali et Philippe Caroit), très bien installés socialement, semblent perdus dans une existence dénuée de sens, sans idéaux. Ce soir là, leur vie se cristallise sur deux autres personnages, l’ami, Stéphane Guillon, et sa toute jeune conquête, Lison Pennec. Il s'avère que le sexe pourrait être un échappatoire à leur questionnement, peut-être un moyen d’atteindre autre chose, une chose qu’ils n’ont pas...

    la société des loisirs,petit théâtre de paris,lison pennec,stéphane hillel,stéphane guillon,françois archambault,cristiana réali,philippe caroit,laurence caron-spokojny

    Et l’écriture se délie, profonde et infiniment drôle ; à la fois accusateur et plein de compassion, François Archambault n’épargne pas ses personnages. Somptueuse, Cristiana Réali délivre ici une performance tenue, du début à la fin, par une constance de jeu d'une force incroyable. A ses côtés, (le beau) Philippe Caroit se glisse dans le costume du « mari parfait », un peu faiblard, le rôle est difficile, peu importe il s’applique à mettre sa partenaire en valeur même lorsque son personnage dérape, il a l’élégance (très) rare de lui laisser le beau rôle pour répondre aux exigences de son personnage. Lison Pennec, dans le rôle de « l’aventure d’un soir », est nullement impressionnée par les trois grands comédiens qui l’entourent, elle sait imposer son personnage avec un jeu délicat qui lui aussi évite de tomber dans toutes les ornières grotesques de ce type de rôle. Quant à l’ami, c’est Stéphane Guillon, l’humoriste s’échappe un temps de sa fonction connue pour renouer avec sa formation première « comédien ». Après ce rôle, au cynisme dégingandé, un brin pervers, et toujours aussi charismatique, Stéphane Guillon a maintenant le devoir d’accepter de jolis rôles tout en continuant à nous abreuver de son humour transgressif.

    Enfin, en plus du ton qui saurait plaire à Woody Allen, il y a quelque chose de très cinématographique dans la mise en scène, un jeu de lumière rythme les scènes, le décor est soigné, les personnages se déplacent avec un naturel déconcertant. Stéphane Hillel dessine une mise en scène avec un regard juste, le texte et les comédiens sont toujours autant mis en valeur, le metteur en scène s’attache à l’essentiel avec grand soin, le résultat est chic, très chic.

    "La Société des Loisirs" part en tournée, elle saura montrer au public à quel point il n’y a rien de mieux qu’un moment passé au théâtre lorsque le théâtre est aussi bien servi !  

    Laurence Caron-Spokojny

    Pour "aimer" la page facebook de "Ce qui est remarquable", c'est par ici

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • Le choix toujours très juste de la Galerie Laurent Godin : MICHAEL PATTERSON-CARVER "Let Them Sell Candy" du 29 novembre 2013 au 04 janvier 2014

    galerie laurent godin,michael patterson-carver

    Michael Patterson-Carver, Joanie and Lisa, 2013 (détail)

    Né à Chicago en 1958, Michael Patterson-Carver est un artiste autodidacte, qui a commencé par montrer ses dessins dans la rue. Durant son enfance, il est profondément marqué par des manifestations liées au Mouvement des Droits Civiques, et ces souvenirs influenceront plus tard aussi bien son engagement politique que sa démarche artistique.

    D'apparence naïve, ses dessins portent un regard franc et direct sur l'actualité, et dépeignent des protestations et des mises en scène de la vie politique internationale dans une approche à la fois comique, ironique, et profondément humaine. Les sujets abordés retracent l'activisme de l'artiste pour des causes aussi diverses que la protection de l'environnement, l'injustice sociale ou la lutte contre la corruption.

    Son travail a récemment été exposé à : The Museum of Everything, Paris (2012), Atlanta Contemporary Art Center (2011) ; Sorry We're Closed, Bruxelles (2011), Biennale de Belleville (2010). En 2008, il est nommé lauréat de « Altoids Award » et expose au New Museum de New York.

    Galerie Laurent Godin 5, rue du grenier Saint-Lazare 75003 Paris 

    Lien permanent Catégories : EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Hot House au Théâtre du Lucernaire est une maison bourrée de talents !

    Il fait froid, c'est l'hiver. Roote, Gibbs, Cutts, Lush, Lamb et Tubb sont les cadres d'une institution vouée au repos et au bien être de leurs patients. 
    Mais aujourd'hui, le jour de Noël, la neige s'est changée en boue... Le matricule 6457 est mort, et le 6459 vient d'accoucher d'un fils... Ça n'était jamais arrivé. L'institution est en danger.

    Fanny Decoust,Benjamin Bernard,Grégory Corre,valéry forestier,erwan laurent,lucernaire,hot house,laurence caron-spokojnyLes comédiens, Fanny Decoust, Benjamin Bernard et Grégory Corre, retenez bien ces trois noms là, forment le collectif AA ; ajoutez Valéry Forestier, le metteur en scène, et, la musique d’Erwan Laurent : voici un décapant HOT HOUSE au toujours très novateur Théâtre du Lucernaire.

    HOT HOUSE a été créée le 24 avril 1980 au Hampstead Theatre de Londres dans une mise en scène de son auteur Harold Pinter, puis en France au Théâtre de l'Atelier en 1986 dans une mise en scène de Robert Dhéry. 
    Enfant légitime du Théâtre de l’absurde ou du Théâtre de la Catastrophe (mouvements 1950-1970), HOT HOUSE met en exergue la dérive des relations humaines dans un espace clôt (une maison de repos), radicalement déraisonnable, une forme de schizophrénie s’empare du personnel administratif du lieu, une folie malsaine…

    fanny decoust,benjamin bernard,grégory corre,valéry forestier,erwan laurent,lucernaire,hot house,laurence caron-spokojnyPourtant, devant la gravité d’un tel propos, cherchant à dénoncer sans relâche l’incohérence du monde, si important pour son auteur - Harold Pinter fut un ardent défenseur des droits de l’Homme - les artistes du collectif AA déroulent l’ensemble avec une légèreté formidable. La frontière physique qui sépare la scène et le public est effacée, les comédiens s’adressent au public, en vrai. Le ton est donné, il sera hystérique du début à la fin, dingue. L’absurdité régnante et la sophistication extrême de la plume d’Harold Pinter ne constituent pas un obstacle, le décor se monte et se démonte, il glisse, les comédiens aussi, rythme, élégance, fluidité, presque un ballet, et le tout tenu par une tension qui ne flanche pas, la performance des acteurs est époustouflante. Hier soir, c’était la première représentation, quelques nuances ont manqué (on devient très exigent devant la qualité) : infimes articulations. Mais l’ensemble est admirable, moderne, voici enfin de jeunes artistes qui vont puiser dans ce qu’il y a de mieux dans notre histoire théâtrale, Peter Sellars et Bob Wilson ne peuvent les renier, sous l'oeil bienveillant de Samuel Beckett...

    Précipitez vous sans attendre une seconde, réservez vos places, il s’agit sans nul doute d’une des meilleures pièces  de cette saison !

    Le théâtre du Lucernaire demeure ainsi une source de talents intarissable. A explorer encore et encore…

    Laurence Caron-Spokojny

     

    HOT HOUSE de PINTER du 13 novembre au 11 janvier 2014, du mardi au samedi à 21H00. 

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • L'Art Déco séduit le monde à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine

    laurence caron-spokojny,l'art déco,cité de l'architecture et du patrimoine,diaghilev,nijinskiLa création chorégraphique et musicale la plus remarquable, et la plus scandaleuse, fut Le Sacre du Printemps en 1913 au Théâtre des Champs Elysées par les Ballets Russes de Diaghilev. La musique à jamais moderne de Stravinski, et, l’inventivité chorégraphique si contemporaine de Nijinski sont à l’origine d’une véritable révolution artistique et culturelle. La place est prête, les écrivains, grands couturiers, industriels, designers et artistes de toutes sortes vont modifier l’histoire et les codes de l’esthétisme.

    La revue nègre menée par Joséphine Baker fait battre le cœur de Paris sur un rythme endiablé, l’Afrique et son art, de la ligne et de la courbe, résolument moderne s’impose. En peinture le Cubisme, en pleine explosion, offre ces lignes épurées et savantes aux architectes, décorateurs et designers de mobiliers ou de voitures…

    laurence caron-spokojny,l'art déco,cité de l'architecture et du patrimoine,diaghilev,nijinski1925, l'époque est à la reconstruction.
    L'exposition universelle projette l’Art Déco comme ambassadeur légitime du monde moderne. Intiment lié au développement automobile et aéronautique, l'Art Déco se transporte, hors frontières, et par delà les océans sur d’impérieux navires où le style et l’élégance célèbrent une nouvelle façon de vivre, d’envisager le quotidien. Aussi, le luxe descend dans la rue pour façonner les grands magasins, ambassades, habitations et hôtels. Une sorte d’affranchissement en somme, qu’il soit intellectuel, artistique ou humaniste ; les femmes se libèrent, fument, conduisent, volent dans les airs et abandonnent toutes formes d’entraves vestimentaires surannées… pour certaines. 

    Maquettes, affiches, objets, meubles, films, colloques... L'exposition se tient à la Cité de l'architecture jusqu'au 17 février 2014. Les ateliers et espaces réservés aux enfants sont particulièrement bien conçus, et, la proposition est si diversifiée, si riche, que l'intérêt reste en alerte, définitivement séduit !
    Risque notable de manifester l'envie de refaire la décoration de votre sweet-home, à vous de voir...

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, EXPOSITIONS & MUSEES 1 commentaire Imprimer
  • A placer en premier sur la liste des cadeaux de Noël : AUTOPSIE de Bruno Mouron et Pascal Rostain aux éditions La Martinière

    Bruno Mouron,la martinière,Pascal Rostain Bruno Mouron et Pascal Rostain sont des artistes multifacettes : photographes, archéologues et sociologues de nos poubelles contemporaines, mais aussi maîtres du recyclage dans la tradition des Nouveaux Réalistes.

    Tout a commencé pour eux en 1988 comme une plaisanterie, ils ont embarqué, sous les yeux amusés du chanteur, les poubelles de Serge Gainsbourg. Ils ont dispersé avec goût le contenu sur un velours noir et en ont fait leur première oeuvre d'art trash, vision presque caricaturale de la vie quotidienne du chanteur tant elle concordait avec l'idée que chacun s'en faisait. Puis, encouragés par Daniel Filipacchi, ils ont étendu leur champ de vision et entrepris de faire les poubelles d'autres stars du showbiz. D'abord en France (Brigitte Bardot), puis aux États-Unis (Sharon Stone, Marlon Brando, Jack Nicholson, Madonna, etc.) mais aussi de la politique (Ronald Reagan, Arnold Schwarzenegger) ou encore le monde de l'art (Daniel Buren, Pierre Soulages, Damien Hirst). Finalement, conscients de ce que révélait le contenu de ces réceptacles sur nos sociétés, ils ont étendu leur collecte à des poubelles « normales », au gré de leurs pérégrinations, poubelles de riches et poubelles de pauvres. Poubelles du monde.

     

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES 0 commentaire Imprimer
  • Les rapposters de Zaven Najjar : 100 jours, 100 posters, 100 lyrics

     zaven najjar,watchout,anne lecerf,laurence caron-spokojny,rap,tumblrwatchoutA l’heure où les oeuvres sur papier tentent à être de plus en plus retranscrites et diffusées en numérique, de jeunes artistes utilisent internet comme support de création à part entière : une façon de rester connecter à leur environnement en temps réel et librement. 
    Dans ce vivier foisonnant de talents, le tri n’est pas toujours facile à faire, que ce soit pour la musique, l’écrit, les arts plastiques ou bien l’image. A la croisée des chemins, des rencontres sont possibles, il s’agit souvent d’artistes protéiformes, des artistes émerveillés qui puisent leur inspiration dans un quotidien où les arts se mêlent adroitement, et, où la frontière entre le culturel et le social n’existe pas. Et ce quotidien se renouvelle chaque matin… 


    zaven najjar,watchout,anne lecerf,laurence caron-spokojny,rap,tumblrwatchoutC’est le cas pour Zaven Najjar.

    Depuis 2010, Zaven Najjar, diplômé de l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, flirte avec les limites de l’univers pictural, qu’elles soient animées ou mobiles il jongle avec tout ce qui peut se faire en matière d’images. Directeur artistique, photographe, matte-painter ou bien encore réalisateur de courts métrages et de clips, Zaven Najjar parvient à traduire son imaginaire avec justesse. 

    Comme on relève un défi, pour canaliser son inspiration ou bien encore sous la forme d’un exercice de style, Zaven Najjar décide, un matin, de créer 100 affiches sur 100 jours en hommage au rap sur Tumblr.

    zaven najjar,watchout,anne lecerf,laurence caron-spokojny,rap,tumblrwatchoutChaque jour Zaven Najjar illustre des lyrics choisis du rap au hip-hop. Les accents et sons rythmés de Kanye West, Oxmo Puccino, IAM ou Gil Scott Heron sont perçus graphiquement, la musique s’écrit autrement. Pour certains morceaux musicaux, français ou américains, Zaven n’était pas encore né, peu importe la musique n’a pas d’âge : pas de message délivré, pas de chronologie établie, pas de manifeste non plus, l’intention de Zavan Najjar n’est pas de retracer une histoire exhaustive du rap, il s’agit de ressenti, une déclaration d’amour radicale, sensible.

    A seulement 26 ans, Zaven Najjar déroule un parcours déjà bien fourni, il semblerait qu’après le rap ce soit la pop culture qui lui fasse des appels du pied, un tout autre registre… à suivre avec la plus grande attention.

     

    Laurence Caron-Spokojny

     


    Zaven Najjar expose jusqu’au 17 novembre à la BNF dans le cadre de l’exposition :

    «Graphisme contemporain et patrimoine(s)» : 

    L’exposition présente un choix de travaux de graphistes réalisés dans les années 2000, en France, pour un lieu, une collection, ou une manifestation à caractère patrimonial. 


     Pour en savoir plus http://www.watchout.fr

    Lien permanent Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES 0 commentaire Imprimer
  • "Mon beau-père est une princesse" : ça c'est un bon titre de pièce !

    laurence caron-spokojny,didier bénureau,michel aumont,claire nadeau,théâtre du palais royalLe sujet de la pièce choisit par Didier Bénureau traite (en partie) de l’homosexualité, la tâche pourrait s’avérer scabreuse, ce n’est pas le cas.

    Il y a dans cette écriture une attention délicate pour le genre humain, une empathie spontanée, et aussi une forme de sagesse qui révèle un auteur toujours aussi sensible. En fait, il ne s’agit pas d’homosexualité mais plutôt d’amour, et cet amour là n’a pas de sexe, ni de forme bien précise, il est universel. Petite leçon d'humanité légère et divertissante...

    Sur un rythme endiablé à la façon d’une pièce de boulevard, l’inattendu Michel Aumont campe le beau-père ou plutôt la princesse, enfin c’est à vous de voir, avec une adresse toujours aussi époustouflante. Il y a quelques mois dans le rôle de Richard Strauss à la Madeleine, voici Michel Aumont en retraité, bougon, au comportement bientôt totalement corrompu par l’extravagant Didier Bénureau. Claire Nadeau, compagne de Michel Aumont dans la pièce, nous reçoit chez elle, définitivement cette femme glisse sur les planches avec une connaissance irréprochable du territoire. Quant à Gaëlle Lebert, le rôle est ingrat, imprécis, peut-être bâclé, la comédienne passe les plats…

    Le propos, sous une allure comique, est profond, perspicace et souvent poétique lorsque les deux acteurs, Michel Aumont et Didier Bénureau, se confrontent, leurs échanges construits sont admirablement bien envoyés vers un public conquis. Le couple est fantastique, avec élégance Didier Bénureau laisse tout l’espace nécessaire afin que son prestigieux partenaire s’exprime, il lui offre des répliques efficaces, le dia(b)logue est remarquable, on souhaiterait qu’il se poursuive encore, drôle et raffiné. Pourtant, il n’en est pas de même pour l’ensemble où le parti pris scénique laisse  une impression de flottement : le propos s’épuise et puis la fin se disperse, c’est si dommage…  

    Le talent de Didier Bénureau, son style, son écriture, et son univers sarcastique s’expriment tout entier, son sens aigu de l’observation et sa tendresse particulière pour le genre humain touchent et remuent. L’ensemble n’est pas parfait mais finalement ce n’est pas très grave. « Mon beau père est une princesse » est une pièce qui rayonne de bonnes intentions et qui a le mérite d’aborder avec grâce un sujet qui a été si malmené ces derniers mois dans nos rues.
    Par les temps qui courent "Mon beau-père est une princesse" fait énormément de bien : réservez vos places au Théâtre du Palais Royal et amusez-vous ! 

    Laurence Caron-Spokojny

    Pour gagner des places pour assister à "Mon beau-père est une princesse", c'est par ICI.

    Pour "aimer" la page facebook de "Ce qui est remarquable", c'est par ici

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • Les pirates de « ONE PIECE » envahissent le Musée National de la Marine

    one piece,pirates,laurence caron-spokojny,musée national de la marineDu 23 au 28 octobre, pendant les vacances de la Toussaint, One Piece s'associe au musée national de la Marine pour fêter les 10 ans de l'incontournable série de Toei Animation.
    Une occasion de rencontrer de vrais pirates, une parade avec les personnages de la série sera organisée dans le musée de Paris le 23 octobre à partir de 14 h 00. 

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE 0 commentaire Imprimer
  • Sinbad le Marin fait une escale au Musée National de la Marine

    Sinbad le Marin était originaire d’Oman ; il n’est pas question d’en douter, les contes des Mille et une Nuits ont puisé ici leur inspiration, bercés par le souffle du vent dans les voiles cousues de fibre de coco de ces bateaux de bois précieux, ces cuivres rosés, ces soieries chatoyantes et ces courageux omanais à la fois pêcheurs et aventuriers.

    affiche_page_def.jpg

    Serti par l’Océan Indien au sud et par le Golfe arabique au nord, le sultanat d’Oman est un bijou dont l’éclat a été particulièrement étincelant dès le VIIème siècle avec l’ouverture de la route de la soie qui s’est avancée dans le sillage de la route des épices, du cuivre et de l’encens.
    Il est aujourd’hui possible de faire ce voyage en descendant au métro Trocadéro à Paris, le Musée National de la Marine propose jusqu’au 5 janvier 2014, l’exposition «Oman et la mer». L’exposition est un peu petite, c’est dommage. Le sujet est fascinant et ces 
    voyages proposés par ces intrépides marins omanais mériteraient que l’on s’y attarde plus longtemps 

    Cette exposition temporaire est pourtant un très bon prétexte pour parcourir à nouveau les salles impressionnantes du musée. Ici, l’archi-minuscule des maquettes rivalise avec l’archi-grandiose des sculptures, représentations et peintures. La collection exceptionnelle de peintures de marine, les paquebots, les sous-marins, les cuirassés, les voiliers et les bateaux à vapeur, les poupes et autres ornements nous rappellent que la présence humaine sur les fleuves et océans continue à nourrir nos désirs de conquête et à écrire l’histoire.

    Aussi pour échapper à la grisaille qui s’installe peu à peu, le vent du large est à prendre au Musée National de la Marine, la houle est bonne et le dépaysement est assuré pour les grands et les petits. Bon vent !

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Hommage à Jean Cocteau par Le Centre des Monuments Nationaux

    Dans son appartement de la rue de Montpensier, Jean Cocteau perçoit les 3 coups du brigadier qui annoncent le lever de rideau sur la scène du Théâtre du Palais Royal, aussitôt il déclare « Mes enfants, taisez-vous, la vie commence ».

    didier sandre,françois chaplin,théâtre du palais royal,jean cocteau,laurence caron-spokojny

    Naturellement cette voisine a de la mémoire, c’est donc la scène du Palais Royal qui a invité, hier soir, Didier Sandre et le pianiste François Chaplin, afin de rendre hommage à Jean Cocteau, une initiative remarquable du Centre des Monuments Nationaux  (#MOTSNUS). 

    Par l’interprétation distinguée de Didier Sandre, et, par la virtuosité délicate de François Chaplin, Jean Cocteau occupe très vite l’espace par ses mots, puis par son être tout entier, au point d’effacer un temps ses talentueux serviteurs.
    De Maisons-Laffitte aux Arcades du Palais Royal, la visite des lieux traversés par Cocteau ne s’arrête pas là ; du rire aux larmes, de la comédie au tragique, autant démonstratif qu’introspectif, Cocteau artiste, homme livré en pâture aux critiques ou adulé, Cocteau pirouette et réapparaît flamboyant ! La verve, le bon mot, et toujours cet humour raffiné pour rythmer sa prose, sont ses parades intimes et ultimes pour adoucir les angles de cette auto-analyse, l’enfance, cet amour magnifique qui l’unit à sa mère, la scène qui le torture et qu’il aime, la  poésie qui l’enveloppe et le conduit, ou bien encore, son besoin d’amitié si indispensable à son équilibre. Les textes choisis illustrent l’intense activité littéraire de Jean Cocteau mais aussi le sens, parfois absurde, un rien provocateur, mais toujours juste de ses écrits, reflets infaillibles de la personnalité de l'artiste.

    La soirée est belle, bercée par Poulenc, charmée par Ravel ou dansée par Chopin sous le doigté caressant de François Chaplin, Jean Cocteau incarné magistralement par Didier Sandre vient saluer son public ; la séparation sera de courte durée, Jean Cocteau a bien d'autres rendez-vous dans les théâtres parisiens. A jamais présent.

    Laurence Caron-Spokojny

    Hommage à Jean Cocteau, lundi 14 octobre, 19h Théâtre du Palais Royal

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • Rétrospective Georges Braque au Grand Palais

    grand palais,georges braque,laurence caron-spokojnyPeut-être est-ce dû à un catalogue d’exposition oublié (1973 au Musée de l’Orangerie), une revue d'art ou bien à quelques traités sur la peinture contemporaine aux illustrations tentantes pour les découpages et créations enfantines, je ne sais, ce dont je me rappelle est que Georges Braque (1882-1963) a été ma première rencontre avec la peinture contemporaine.

    Très consciencieusement, j’ai réservé mes entrées afin d’être certaine de ne pas rater ce rendez-vous au Grand Palais.
     

    Il s’agit de la première rétrospective sur l’œuvre de l’artiste depuis 40 ans. Le parcours offre 200 peintures de l’artiste, des sculptures, de nombreux ouvrages illustrés et photos absolument indispensables pour connaître ou redécouvrir l’étendue artistique de cet humble artiste. En effet, bien moins sulfureux que son compagnon de route de ses débuts et adversaire par la suite, Pablo Picasso, Georges Braque était selon Nicolas de Staël « le plus grand des peintres » ; j’avoue avoir tellement d’admiration pour l’un et pour l’autre qu’il n’est pas envisageable de contrarier cette opinion bien tranchée. 


    grand palais,georges braque,laurence caron-spokojnyAprès avoir parcouru les allées de l'exposition, terriblement encombrées de curieux (je vous conseille vivement de bien choisir votre horaire de visite), l’éblouissement est à son comble. Embrassant tout autant la littérature que la musique, Georges Braque, observateur précis de son époque, laisse un témoignage vibrant. Indépendant et discret, en opposition à bon nombre de ses prestigieux confrères, Georges Braque n'a pas été reconnu en son temps comme initiateur des différents courants picturaux qui ont rythmés le début du XXème, comme c’est le cas pour le cubisme, revendiqué âprement par Picasso et ses admirateurs. Pourtant cette traversée de son œuvre et de sa vie révèle à quel point Georges Braque fût à la fois chercheur, inventeur et novateur. Ma préférence penche vers les papiers collés, à ces gris et bruns savamment ordonnés où toujours un soupçon de bleu vient éveiller et éclairer la composition.
    Mais le foisonnement des œuvres orchestrées par la mise en scène intelligente du Grand Palais offre mille feux sur l’inspiration entreprenante de Braque, du fauvisme à la nature morte en passant par l'abstraction, voici une leçon qui résume à elle seule près d'un siècle d'exploration  artistique.

    A noter, un petit film en noir et blanc qui montre Marc Chagall, critique d’art d’un instant, découvrant les peintures de Braque et déclarant avec fougue qu’il s’agit bien là d’ «un grand artiste !». Croyez-le. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • « U », chef d’œuvre d’animation projeté au Grand Palais, à partager en famille

    Le pitch : « Mona est une princesse dont aucune petite fille n’envierait le sort. Depuis la disparition de ses parents, elle vit seule dans un château avec deux personnages sinistres et repoussants, Goomi et Monseigneur. Un jour, le son de ses pleurs fait apparaître une licorne, qui s’appelle U, et qui dit être là pour la réconforter et la protéger tant qu’elle en aura besoin. U devient donc la compagne de Mona, sa petite et sa grande sœur à la fois, sa confidente et son inséparable amie... Et la vie est plus douce. Mona grandit et se transforme en une très jolie princesse, alors que s’installe dans la forêt voisine une troupe de Wéwés, des êtres pacifiques, pleins de charme et de fantaisie.
 Ils n’ont aucun pouvoir particulier, et pourtant leur présence va tout changer.
 Et surtout il y a Kulka, un musicien rêveur… » 

    Réalisé par Serge Elissalde et Grégoire Solotareff, « U » est un petit bijou d’animation (sortie en 2006), un ovni artistique qui mêle dessin, musique et dialogue avec une intelligence bien trop rare. Les enfants sont émerveillés et les adultes se surprennent à rire aux éclats. Outre les affres de l’adolescence, le film « U » aborde des thèmes aussi variés que la discrimination, l’amour, la famille, la société,… le tout très simplement, et sur un ton si poétique qu’il aurait sans aucun doute charmé Jacques Prévert.

    « U » est projeté face aux confortables fauteuils de l’Auditorium du Grand Palais où le film n’a pas à rougir d’être le voisin des salles d’exposition des œuvres de Georges Braque tellement son univers pictural est puissant. Le film dure un peu plus d’une heure, lentrée est gratuite…  A noter les voix des personnages remarquablement interprétées par Bernard Alane, Guillaume Gallienne, les regrettés Bernadette Lafont et Artus de Penguern, et autres comédiens talentueux, et, la partition musicale  inventive et joyeuse de Sanseverino : soyez certain de quitter la salle de projection en dansant et en chantant ! 
A partager en famille le dimanche à 15h, jusqu’au 29 décembre 2013.

    Laurence Caron-Spokojny

    A suivre la sortie prochaine de "Loulou l’incroyable secret", en salle  le 18 décembre 2013. 

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, LETTRES, ONDES & IMAGES 1 commentaire Imprimer
  • La Renaissance et le Rêve au Musée du Luxembourg, jusqu'au 26 janvier 2014

    Alors que le Musée du Louvre propose une exposition d’une rare beauté intitulée Le Printemps de la Renaissance, mouvement artistique et culturel, mais aussi politique et scientifique, né à Florence au début du XVème siècle ; le Musée du Luxembourg met l’accent sur la portée spirituelle et souvent fantasmagorique des arts lors de cette période.

    A la Renaissance, les incalculables représentations de la Vierge et l’enfant, dieux et déesses de l’Olympe, Saints et anges en pleine action, et bien d’autres personnages bibliques ou mythologiques, font légions. Cette époque est aussi le théâtre de toutes les formes mystiques ou hérétiques (sorcellerie) hérités depuis des siècles, et il semble que ce soit cet héritage là qui marque le début des premières vraies interrogations et recherches sur le psychisme.
    Inspiré par cette source intarissable, l’imaginaire « humain » se fait peu à peu sa place dans l’art, construit de son propre vécu et nourri cette fois-ci par son quotidien, cette nouvelle voie délie les talents notamment lorsqu’il s’agit de peinture. Le rêve et ses fantasmes s'expriment sur  un territoire artistique dont les œuvres de cette époque sont finalement assez peu connues et vues.

    Les visions apocalyptiques libérées par l’huile sur le bois sont empruntes d’une contemporanéité ahurissante. Les symboles se bousculent pour dévoiler une vérité plutôt sombre, celle qui encombre chaque être. Magnifique et passionnant, les détails raffinés de La Vision Apocalyptique, datant de 1595, dont la construction rappelle l’œuvre guerrière de Picasso, Guernica (1937) sont extrêmement troublants. Les planches verticales de Hieronymus Bosh (Bois-Le-Duc, vers 1453) présentées en quadriptyque emmènent le regard aussi loin qu’il est possible, tandis que La Tentation de Saint-Antoine de Jan Mandjin (1550) résume à elle seule une grande partie de l’histoire de la peinture (contemporaine aussi), par ses choix figuratifs et de par sa construction abstraite, dans ce qu’elle a de plus symbolique. A noter aussi quelques précieuses huiles sur cuivre dont la clarté des couleurs est remarquable !

    Près de quatre-vingts œuvres d’artistes illuminent les murs du Musée du Luxembourg, de Jérôme Bosch à Véronèse, Dürer ou Le Corrège, par delà les œuvres et les siècles le questionnement humain se fait entendre et laisse le visiteur songeur…

    Laurence Caron-Spokojny


    La Renaissance et le Rêve : la bande annonce par Rmn-Grand_Palais

    Lien permanent Catégories : EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Audrey Dana et Sami Bouajila montent sur le « RING » : un combat de charme, de chic et de choc…

    Après « Bulding » lors du Off d’Avignon cet été, Leonore Confino, auteur, et Catherine Shaub, metteur en scène, proposent « Ring » dans la petite salle du Théâtre de la Porte Saint-Martin.

    module.jpgCe qu’il y a d’intéressant dans le traitement d’un sujet aussi classique que « l’amour », et plus précisément l’étude des relations de couple, est le savoureux constat que les histoires des autres nous rassurent toujours. Pour deux raisons toutes simples : ou bien parce que l’histoire relatée nous rappelle notre vécu ou bien parce que nous ne l’avons pas vécu, peut-être pas encore ou bien jamais... 

    Par des effets de miroirs, lissés ou brisés, Leonore Confino renvoie des éclats de vies amoureuses et chacun en prend pour son grade. La recette est bonne, le public est friand : « ça y est, incroyable, on parle de moi !». Les répliques fusent, rythmées par une mise en scène toujours très sobre qui tend à mettre les comédiens en valeur. Sur un fond de décors vidéo (encore ! il faut s’y faire, c’est dans l'air du temps) aux lignes géométriques très pures, qui dénotent une atmosphère résolument urbaine soutenue par une création sonore tout autant contemporaine, les couples se font et se défont selon les mouvements inscrits par la chorégraphe Magali B. Décidément, Monsieur Jean-Claude Camus, directeur à la fois de la Porte Saint-Martin et de la Madeleine, a la volonté ferme de nous montrer un théâtre qui marie systématiquement les arts de la scène entre eux. Et cette fois-ci, l’équilibre est parfait, les apartés chorégraphiques donnent du grain au jeu des comédiens et mettent en relief le propos. 

    Le rôle de Camille est joué par Audrey Dana, et l’autre Camille est tenu par Sami Bouajila. L’homme et la femme portent le même prénom, cette astuce d’écriture gomme légèrement les clichés dans lesquels il est difficile de ne pas tomber pour un tel sujet. Mais les comédiens s’y vautrent avec plaisir dans ce jeu proche de la schizophrénie. Un méli-mélo adroit où chacun dévoile sa part de cynisme, de moquerie et parfois de tragique.
    Audrey Dana est intenable, trépignante, elle part chercher aux confins de sa féminité les arguments qui font osciller son rôle. La comédienne trace sa route et le choix de cette direction est le bon. Très à l’aise sur les planches, elle frôle l’esprit de Jacqueline Maillan qui veille toujours dans les cintres des bons théâtres, la scène et l’humour lui vont bien, très bien.
    Quant à l’autre Camille, son élégance n’a pas d’égal, Sami Bouajila, comme un danseur qui met en valeur sa partenaire lors d’un porté, se fait plus discret, délicat tant par sa présence que par son jeu. Il accompagne, il séduit aussi, il s’est éloigné un temps de son registre habituel mais sa sincérité est tout aussi forte.

    L’alchimie de ce couple et l'observation incisive, drôle ou tendre, des situations, nous rappellent à quel point il faut vraiment s’aimer pour supporter nos différences, mais aussi à quel point ce sont ces mêmes différences qui créent le sel d’une relation.

    Maintenant, c'est à votre tour de monter sur le ring... et si vous préférez juste assister au combat, c'est ici.

    Après avoir observé le monde du travail dans « Bulding », décortiqué les relations amoureuses dans « Ring », le duo artistique Confino-Shaub s’attaquera en janvier 2014 au thème de  la famille, vaste chantier, avec « Les uns sur les autres ».  Cela promet.

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • « Azzedine Alaïa est l’aristo de la générosité » disait Arletty

    Après quatre années de travaux (dont on ne voyait plus la fin) le Palais Galliera, temple flamboyant dédié à la mode, ouvre ses portes à la première monographie à Paris consacrée au couturier Azzedine Alaïa, jusqu'au 26 janvier 2014.  Enfin !


    Alaïa en réouverture du Palais Galliera 

    azzedine alaïa,laurence caron-spokojny,musée galliera,angelin preljocajArletty avait raison ! Voici un homme qui aime éperdument la beauté, celle des  hanches, épaules, jambes, et taille, celle des courbes et lignes qui font que le corps de la femme symbolise la grâce et l’élégance à part entière. Il ne s’agit pas d’un couturier tout à fait ordinaire (bien que la haute-couture ne le soit jamais), il s’agit tout d’abord d’un sculpteur du corps (il est diplômé des Beaux arts de Tunis en Sculpture), ainsi il moule soie, mousseline, gaze, cuir, laine bouillie et perles directement sur le corps de la femme. Les tissus épousent le corps par de savantes découpes en biais, les matières choisies, souvent novatrices, glissent comme de l'eau afin d'accompagner le mouvement au plus près de sa justesse. (photo de droite : Grace Jones en Azzedine Alaïa par Greg Gorman, 1991)

    524650f63570bed7db9f718a.jpgRécemment Azzedine Alaïa a inventé les costumes de la création chorégraphique «Les Nuits» d’Angelin Preljocaj. Esthète cinématographique, il s’inspire aussi des costumes militaires (sublimes pièces à manches), de l’univers du spectacle, et surtout de ses muses Arletty, Grace Jones, Farida Khelfa, Greta Garbo ou Tina Turner, et bien d'autres pour lesquelles il érige des autels dignes des déesses de la mythologie en leur offrant des robes d’amazone ou d’elfe… Cet homme  aime les gens, infiniment, et il le montre, autant dans ses créations que dans ses attentions privées.

    Le bon couturier dévoile les charmes du corps féminin avec une délicate autorité, le corps se fond en armure, la démarche se fait alors plus altière, assurée, les ondulations du corps marquent le rythme, le port de tête est souverain.

    azzedine alaïa,laurence caron-spokojny,musée galliera,angelin preljocaj

    L’intention artistique d’Azzedine Alaïa a une dimension politique, la femme s’émancipe, affirme son indépendance, sa différence et sa féminité ne sont plus cachées sous de sinistres tailleurs ou exhibées dans des décolletés obscènes. La révolution prend les armes de l'esthétisme pour se couler dans une revendication féministe audacieuse, une ode à la femme, tout le temps sexy, ludique et drôle aussi, et à jamais conquérante.

    Merci Monsieur Alaïa. 

    Laurence Caron-Spokojny

    * L’exposition est à poursuivre dans la salle Matisse du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris

     

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Le printemps se prolonge jusqu'au 6 janvier 2014 au Louvre…

    Il fut un temps où l’art épousait le quotidien, la vie de la cité en particulier. Hors les murs conceptuels de nos musées, l’art s’épanouissait aux frontons des églises, aux pieds ou aux sommets des édifices, au sein des hôpitaux et des hospices, aux devantures des confréries, des corporations, artisans et marchands, en ouverture des écoles et manufactures, l’art était partout et Florence fut en son temps la capitale la plus appliquée à montrer ce foisonnement.

    laurence caron-spokojny,louvre,le printemps de la renaissance

    La Vierge et l’Enfant de Donato di Nicolo di Betto Bardi (1420-1425),
    Collection de sculptures et musée d’art byzantin, musée de Berlin.

     

    Puisant avec soif leur inspiration auprès des maîtres et œuvres magistrales de l’Antiquité classique, les artistes florentins parsemèrent la ville de sculptures et d’œuvres picturales les plus savantes les unes que les autres. Motivés par des concours de création récurrents, les artistes aux talents débridés par les innovations mathématiques (perspective) et galvanisés par les commandes publiques d’œuvres puis par la naissance du Mécénat privé (Médicis) rivalisaient d’invention et ont fait naître de nouveaux thèmes (les petits esprits « spiritelli », monument équestre, portrait en buste, …).

    L’exposition "le Printemps de la Renaissance" qui se déroule jusqu'au 6 janvier 2014, composée minutieusement par Marc Bornand, le conservateur en chef du département des Sculptures du Musée du Louvres et Béatrice Paolozzi Strozzi, directrice du musée national du Bargello, est en partenariat avec la Fondation du Palazzo Strozzi qui pour cette fois pique la vedette aux Médicis.
    Les oeuvres exposées des sculpteurs, orfèvres et peintres illustrent admirablement cette époque bénie où l’art était en somme le premier vecteur de propagande politique de la Cité : une idée à retenir !

    L. Caron-Spokojny

    Télécharger l'appli  Le Printemps de la Renaissance – La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • La brique supplémentaire posée par Roger Waters sur "The Wall"

    C’est toujours bien de retrouver un artiste « engagé », le phénomène est de plus en plus rare, il est remarquable…

    En 1985, Roger Waters quitte les Pink Floyd avec sa vie, son œuvre, « The wall », sous le bras. « The wall » est en effet une œuvre à part entière, musicale et graphique (dessins de Gérald Scarfe, film réalisé par Alan Parker - 1982) : l’histoire d’un petit garçon pour qui il est douloureux de grandir, la mort du père, une vision de la vie qui se voudrait optimiste mais qui n’y parvient pas, une lutte acharnée et polémique contre toutes les formes d’oppression, les dictatures, la guerre, le terrorisme, mais aussi un délire paranoïaque qui vire à la folie. L’œuvre «The Wall» est en cela intemporelle, on le regrette.

    roger waters,stade de france,laurence caron-spokojny

    Pourtant, ce 20 septembre au centre de ce temple du consumérisme (le stade de France), il est difficile de supporter la vision de ce dictateur délirant qui tire sur le public, ce grossier mélange d’Hitler, Hussein, Khadafi ou Mussolini nous est familier, nous le rencontrons sur nos écrans de télévision, bien réel, à la une de nos journaux, passé ou présent, il est inscrit dans notre quotidien. La caricature se fond avec son modèle. Depuis le concert de 1988 au Château de Versailles, le mur de Berlin est tombé et les parois du World Trade Center aussi, le goût amer du message délivré par « The Wall » s’avère aujourd’hui un peu écoeurant, cela est de trop. Heureusement, l'édifice de briques construit entre le rockeur et son public fini par s’écrouler, la parabole libère et rassure. Pour en arriver là, l’œuvre vidéo s’est étirée sous mille feux avec une ingéniosité artistique incroyable, les musiciens et les effets sonores ont fait vibrer les sens d’un public attentif, dévoué, abandonné à son Maître...

    Roger Waters a soixante-dix ans, il a la voix fatiguée mais cela n’a aucune importance, la musique est bonne et elle reste une des dernières traces d’une époque emblématique, révolue, enterrée (pour l'instant peut-être), une époque au cours de laquelle nous pensions tous qu’il était possible de changer le monde à coup de rock’n roll. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent 0 commentaire Imprimer
  • "La chanson de l'éléphant" est un air formidable !

     

    la chanson de l'éléphant,laurence caron« The Elephant Song » de Nicolas Billon a vu le jour au sein d’un atelier d’écriture à Montréal, puis joué au Festival Stratford du Canada, l’élégant texte est pour la première fois présenté en France sur les planches toujours aussi novatrices du Petit Montparnasse.

    C’est un personnage fragile et puissant, celui de Michaël, enfermé dans un asile de fous, qui marque les premiers pas sur scène de Jean-Baptiste Maunier (très jeune star à l’issue du film les Choristes de Christophe Barratier en 2004). Exercé au jeu par l’école de Lee Strasberg de New-York, Jean-Baptiste Maunier, du haut de ses 22 printemps, livre une démonstration qui semble puiser au plus profond de lui-même, il ne s’épargne rien, les tourments de son personnage vibrent, douloureusement, méthodiquement il décortique, analyse, digère et donne. Intense et physique, il y a quelque chose de Brando dans ce grand gamin là mais aussi quelque chose de Jean-Louis Barrault, une poésie discrète, un genre de s'excuser...

    En face, Pierre Cassignard donne une leçon différente au jeune acteur, d’un jeu plus classique mais tout aussi fervent, maîtrisé, il est ce psychiatre aussi directeur de son établissement ; sa performance est remarquable. Tandis que Christine Bonnard rythme les scènes par ses apparitions sincères et délicates dans le rôle de l’Infirmière Peterson.

    La différence d’âge des deux acteurs, leur façon de jouer, et, l’écriture fine de chacun des rôles, opposent les deux protagonistes pour apporter toute sa justesse au propos. D’Amour il est évidemment question mais il s’agit de celui qui se cache, celui qui asservit, le pervers, celui qui ordonne et détermine les choses de la vie dès le départ et qui paralyse le libre arbitre pourtant si essentiel à notre humanité. Le metteur en scène, Bruno Dupuis, orchestre l’ensemble avec une grande simplicité apparente, la part belle est laissée au jeu des comédiens, emportés par la fluidité du texte, les déplacements sur scène scandent des sentiments bourrés de paradoxes… qui raisonnent encore.

    La vidéo de Léonard et le décor très cinématographique de Sophie Jacob renforcent l'ambiance de thriller psychologique, la silhouette d'Alfred Hitchcock semble parfois se dessiner et les couloirs de l'hôpital psychiatrique de "Vol au dessus d'un nid de coucou" s'étirent derrière la porte.

    Tout d’abord circonspect, puis intrigué, déstabilisé, puis tout à fait bouleversé, il est impossible d’en sortir indemne.

    Magnifique, allez-y.  

    Laurence Caron-Spokojny

    Toutes les infos sont ici

    Lien permanent Catégories : SCENES 2 commentaires Imprimer
  • "Mishima n'était pas un héros" de Laurence Caron. éd. Publibook

    mishima n'était pas un héros,laurence caron-spokojny,publibookChronique littéraire du magazine "Opérette, théâtre Musical" (août 2013) sur "Mishima n’était pas un héros" de Laurence Caron



    mishima n'était pas un héros,laurence caron-spokojny,publibookLe public du Lyrique connaît bien le ténor Michel Caron, disparu en 2001, dont le nom a brillé au fronton des théâtres, des années 60 à la fin des années 80. Il a été une des vedettes du Châtelet, des grandes scènes de province et de l’étranger, du théâtre de Paris et de l’ORTF.

    On a vu Michel Caron au cinéma et dans des publicités. L’objet du livre de Laurence Caron, sa fille, n’est pas de retracer une carrière. On aurait d’ailleurs aimé que l’auteur nous fasse partager autant les moments de gloire que les périodes plus difficiles, où les contrats se font plus rares. Laurence Caron écrit un beau livre sur la finitude et la violence du suicide. Car son père, Michel Caron, s’est donné la mort il y a dix ans, sans livrer d’explications sur son geste. Sa fille ne s’en remet pas. Elle inscrit son témoignage dans la quotidienneté d’une famille unie, inclut ascendance et descendance, et scrute à la lumière de ces évocations tout ce qui aurait pu expliquer l’irrémédiable. Vainement. A l’exception de quelques bribes.
    Mais ni Mishima, ni Banville n’apaisent la douleur. La revanche (sur quoi ?) est dans cette vie, qui force les destins, qui arrache malgré tout de bons moments (en vrac, les vacances, Arletty, Offenbach…). Le livre évoque dans des pages pudiques, mais d’une telle justesse, les ravages de la maladie d’Alzheimer de la Grand-mère, ou encore maints détails sociologiques sur le vécu du métier, si particulier, de chanteur lyrique. Les parades tombent les unes après les autres. 

    « Désormais, pour être à la hauteur de cette noblesse de sentiment, je m’emploie pour que son absence soit aussi importante que sa vie », conclut Laurence Caron. Le livre, peuplé de cette absence, bâtit une sorte de temple au disparu. Et si la conscience de la finitude était le meilleur rempart contre les formes imprévisibles, cruelles, que prend l’inéluctable départ, toujours injuste, toujours sans réponse ? Un très beau témoignage.

    Didier Roumilhac (pour le magazine "Opérette", août 2013)

    Laurence Caron, « Mishima n’était pas un héros », Publibook, 2013, 16 euros.

    Lien permanent Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES 2 commentaires Imprimer
  • DYNAMO : un feu électrique et coloré embrase le Grand Palais jusqu’au 22 juillet

    dynamo,grand palais,julio le parcAu début du XXème siècle, de nombreux courants artistiques se sont éloignés des codes établis de la représentation d’une œuvre, pour aller expérimenter la source de nos sensations premières, la vision, c’est alors que la contemporanéité de l’art a pris radicalement son envol.

    Cent quarante deux artistes sont représentés dont le formidable et maître absolu (à mes yeux) Julio Le Parc déjà encensé entre ces lignes lors de son exposition au Palais de Tokyo cette année.

    Emportés par le rythme trépidant et si riche de DYNAMO, nos précieux yeux sont mis à l’épreuve dans ce voyage extraordinaire, peuplé de néons, flashs et autres clignotants aux lignes courbes ou anguleuses. 

     

    dynamo,grand palais,julio le parc,laurence caron

    Le Grand Palais se fond en véritable lieu d’exposition contemporain jusqu’à sa terrasse. Le parcours de l’exposition est ludique, les allées regorgent d’œuvres aux allures de trouvailles ingénieuses. Ce gigantesque cabinet de curiosité révèle des phénomènes qui peuvent mener jusqu’à la perte d’équilibre, des ballets de faisceaux fauchent le rythme de vos pas pour les emmener danser sur des crépitement de flashes. Quelques monochromes rivalisent avec des installations luminescentes, les miroirs argentés se déplacent et enveloppent le curieux pour enfin le diriger vers de somptueux mobiles de Calder, histoire de calmer les esprits avant le retour à la réalité…

    dynamo,grand palais,laurence caron
    L’expérience visuelle est telle qu’il ne faut pas craindre de se considérer un peu comme dans la peau d’un rat de laboratoire, mais c’est ce qui est appréciable. Cet enveloppement cinétique de nos sens devrait être prescrit de façon curative afin de nous libérer de toutes formes de préjugés face à l’art contemporain, une sorte de cure de jouvence.
    A ce propos, les enfants ne s’y trompent pas : ils s’éclatent !

    Laurence Caron-Spokojny


    dynamo,grand palais,zylvinas kempinas


    ZYLVINAS KEMINAS
    (Lituanie, 1969)

    "Beyond the Fans"

    De l'ordre du sublime, l'éphémérité extrême de ces bandes magnétiques qui restent en suspension dans l'air, tenues par le brassage de l'air du ventilateur, forment un ballet délicat... 

    © Photos : L.Caron-Spokojny


    Dynamo, un siècle de lumière et de mouvement dans l’art 1913-2013, Galeries nationales du Grand Palais Sur près de 4000m2, l’exposition montre comment, de Calder à Kapoor, de nombreux artistes ont traité les notions de vision, d’espace, de lumière et de mouvement dans leurs œuvres, en réalisant souvent des installations dans lesquelles le visiteur est partie prenante : les atmosphères chromatiques et changeantes d’Ann Veronica Janssens, les miroirs kaléidoscopiques de Jeppe Hein ou les réalisations in situ de Felice Varini.

    Lien permanent Catégories : EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Le meilleur plan du dimanche matin !

    nymphéas,claude monet

    La Galerie des Impressionnistes du Musée d'Orsay est sans aucun doute une des plus belles expositions à voir dans Paris... peut être la plus belle. 

    La palette sobre et à la fois colorée, de l'architecte Jean-Michel Vilmotte, et, les structures métalliques, de Victor Laloux, qui ont marquées les années 1900 laissent s'exprimer les oeuvres des Maîtres. 
    Manet, Cézanne, Degas, Pissarro, Renoir, Van Gogh, Caillebotte, Sisley,... se rejoignent dans un enchaînement mélodique pour réenchanter le visible et laisser voir l'invisible. Tout est là, les codes de l'art contemporain sont clairement démontrés.
    La visite de cette galerie est un rendez-vous à renouveller tout au long de l'année, afin de ne pas se laisser distraire et se rapeller l'essentiel.  

    Laurence Caron-Spokojny

    ACTUELLEMENT A ORSAY : "L'Ange du Bizarre", une exposition  fascinante et étrange d'oeuvres qui ont puisées leurs sources à la fin du XVIIIe siècle en Angleterre notamment avec l'essort de la littérature gothique. Très beau, seulement un peu macabre... vraiment flippant !


    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Mishima n'était pas un héros : mon témoignage

    laurence caron,mishima n'était pas un hérosde Laurence CARON
    éditions Publibook « Coup de cœur » 2013

    Témoignage 

    Résumé :
    À soixante-douze ans, tout lui semble difficile, insurmontable. Une nuit de septembre 2001, Michel Caron décide d'en finir.
    Comment appréhender un tel geste ? Comment échapper à la culpabilité, au sentiment d'impuissance, au gouffre béant s'apprêtant à dévorer une famille entière ? Sa fille Laurence s'interroge sur son départ et sa personnalité complexe ; un chemin de vie, parsemé de points d'interrogation en suspens.

    Homme de théâtre et de cinéma, ténor à la voix d'or, Michel Caron a vécu son art de la scène de la Scala de Milan aux planches de Tokyo. Sur les traces de son père, Laurence Caron signe avec pudeur et sensibilité un témoignage qui nous touche tous, où hommage, enquête et deuil, s'entrelacent pour un dernier au-revoir.

    Biographie de l’auteur :
    Laurence Caron-Spokojny est née en 1970 à Paris dans une famille d’artistes.
    Après des études de lettres, elle s’attache pendant plus de dix ans à promouvoir le spectacle vivant dans de grands théâtres parisiens puis dans l’audiovisuel. Un évènement tragique bouleverse sa vie en 2001. Sa carrière professionnelle mise entre parenthèses, elle se consacre à sa famille et poursuit des études à l’École des Beaux-Arts. Dix ans plus tard, Laurence Caron s’exprime entre peinture et écriture; elle vous livre ici, dans Mishima n’était pas un héros, ce qui, un jour, a arrêté le cours du temps.

    Lire les premières pages ICI

    16,00 € 150 pages ISBN : 9782342000269

    L'ouvrage est disponible sur Amazon

    Lien permanent Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES 0 commentaire Imprimer
  • « Mozart composait-il en aryen ? » extrait d’une lettre de Richard Strauss adressée à Stefan Zweig lors de son exil à Londres.

     

    michel aumont,didier sandre,christiane cohendy,théâtre de la madeleine,collaboration

    L’illustre compositeur allemand, Richard Strauss, sollicite les talents de librettiste du très sensible, écrivain autrichien d’origine juive, Stefan Zweig. Cette « Collaboration » est le fruit d’une admiration mutuelle partagée par les deux artistes, puis ces échanges artistiques se transforment en amitié. Emmené tout entier par son art, voué corps et âme à son expression artistique, Richard Strauss impose le nom de Stefan Zweig sur les affiches de l’opéra qu’ils créent ensemble « la Femme silencieuse », cette œuvre ne se jouera que trois fois à Dresde… Adolphe Hitler a pris le pouvoir, en 1935 Stéphan Zweig quittera l’Autriche pour Londres, un long et interminable exil suivra jusqu’au Brésil. 

    Ronald Harwood, l’auteur, livre ici une remarquable leçon d’humanité. Une humanité qui n’est jamais tout à fait blanche, ni tout à fait noire, une humanité aux teintes grises pleine de nuances. Il soulève un questionnement philosophique essentiel sur l’Art, son terrain d’action et l’étendue de ses limites, et aussi sur la « fonction » même d’un artiste, le rôle qu’il tient au sein de la société, sa représentation, et sa foi en l'art.

    La seconde guerre mondiale et son épouvantable déchaînement d’antisémitisme est certainement l’époque qui a reflétée ce qu’il y a de pire au cours de notre histoire proche. Et cette période, Ronald Harwood sait la décrire avec subtilité. La précision des dialogues est révèlée par un trait commun à la musique et à l’écrit : le ryhtme ! Et, « Collaboration » est servie par une mise en scène de Georges Werler tout aussi délicate placée dans l’écrin des décors très raffinés d’Agostino Pace.

    Les comédiens (tous!) se glissent dans leurs personnages avec une habileté sans égal. Michel Aumont est totalement habité par Richard Strauss, et il en est de même pour Didier Sandre dans le rôle de Stefan Zweig ; la renommée et la grandeur de ces deux Monstres du théâtre sont aussitôt oubliées dès leurs premiers pas sur la scène du Théâtre de la Madeleine pour laisser vie à Stefan Zweig et Richard Strauss. Et puis, il y a la grâce, celle de Pauline Strauss, ou plutôt celle de Christiane Cohendy, un hommage tout entier rendu à toutes les femmes ; avec humour et raison, Christiane Cohendy canalise les affres de l’artiste, argumente pertinemment le propos, réserve de délicieuses sorties, un régal.

    À n’en pas douter, Zweig et Strauss sont bien présents à chacune des représentations, attentifs, par-delà le paradis des artistes, ils doivent être ravis de voir ainsi leur « Collaboration » continuer d’une aussi belle façon sur les planches du Théâtre de La Madeleine. Quand de grands artistes s’emparent ainsi avec autant d’élégance de l’histoire d’autres grands artistes, une nouvelle histoire naît, intemporelle, elle gagne l’immortalité, une œuvre toute neuve s’inscrit. Bravo. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Photo : Bernard Richebé

    Renseignement ici. 

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • "Bêtes de sexe, la séduction dans le monde animal" : une expo à se poiler de rire en famille.

    bêtes de sexe,palais de la découverte,isabella rossellini,green pornoLa fameuse, incontournable et somptueuse, expo Edward Hopper au Grand Palais restera rêvée. Après avoir fait la queue pendant 1h30, un dimanche matin, pour finalement renoncer car il y avait encore 1h00 d'attente - nous nous sommes rendus à quelques enjambées de là au Palais de La Découverte.

    Le Palais de La Découverte est tout de même sinistre. Ce temple scientifique a vraiment besoin d'un coup de jeune, ne serait-ce qu'un bon coup de peinture, pourtant cet espace est toujours aussi intelligemment bien distribué pour enfants curieux et parents attentifs. Les innombrables expos, et leurs machines inventives sur lesquels les enfants de tous âges défoulent leur soif de savoir, sont évidemment à parcourir, si vous ne les connaissez pas déjà.

    L'exposition du moment "Bêtes de sexe, la séduction dans le monde animal" est à voir absolument, elle est à la fois drôle et imaginative. La richesse documentaire, en références et en expériences, a les attraits pour passionner adultes et enfants.
    Le must, sans contexte, est la diffusion de ces pastilles admirables "Green Porno" inventées par Isabella Rossellini qui dépasse son rôle de comédienne pour devenir plasticienne et nous initier aux pratiques sexuelles des animaux et insectes. L'univers burlesque et déjanté d'Isabella Rossellini dans "Green Porno" (produit en 2008) est remarquablement intelligent, le rythme de ces petites fenêtres psychédéliques enrichi considérablement l'exposition qui sans cela resterait définitivement attristée par l'ambiance pesante du lieu. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Toutes les infos ICI.

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Stéphane Hillel, héros d’une vie pas si ordinaire

    Jacques Nerson s’est échappé un temps des lignes du Nouvel Obs et du cocon douillet du «Masque et la plume», pour transposer sur scène le récit de Christian Giudecelli : «Tour de Piste» (Gallimard). Puis, le comédien Stéphane Hillel s’est glissé dans la peau de Chris, et dans celle de chacun des personnages qui peuplent la vie de ce "héros malgré lui".

    stéphane hillel,théâtre des déchargeurs,christian giudecelli,jacques nerson


    Directeur du Théâtre de Paris et metteur en scène récompensé, Stéphane Hillel épouse les contours du texte de Christian Giudecelli avec une grande pudeur. Naïf, désenchanté, sombre ou au contraire tendre, passionné et heureux, Chris déroule sa vie. Et c’est alors que le miracle se produit. Cette vie à une raisonnance particulière, elle nous parle de nous, de vous, dans ses aspérités les plus infimes avec les mots les plus simples. De la naissance à la mort, le questionnement rythme l’existence et laisse apparaître toute la complexité de l’humanité. L’influence des événements, les paysages traversés, les rencontres provoquées ou manquées, enfin les sentiments vécus, non-dits ou bâclés, tout ce qui compose la vie d’un être de façon consciente ou inconsciente.
    On s’émeut et on rit beaucoup, la performance du comédien plonge l'auditoire dans un voyage introspectif que le spectateur était bien loin d’imaginer. Stéphane Hillel vous emmène, vous le suivez toujours, mais, selon votre humeur, selon votre état, le chemin emprunté est plus ou moins escarpé, la route est longue mais la vie est belle...

    La magie du théâtre, l’adresse du comédien et la finesse du texte, font que chaque soir est différent, alors peut-être faut-il y retourner plusieurs fois pour renouveler l’expérience. Cela est certain, ce spectacle, né en Avignon pour se poursuivre au Théâtre des Déchargeurs, ne s’arrêtera pas là : "Tour de Piste" aura une vie remarquée. 

    Laurence Caron-Spokojny

    infos ici 

    A lire aussi : Stéphane Hillel, metteur en scène "Le Monde merveilleux de Sunderland"

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • Fabrice Hyber au Palais de Tokyo

    « Ce n’est pas facile d’avoir de l’humour quand on est un artiste. Un artiste doit être très ennuyeux. Avoir un peu d’humour, ne pas se prendre au sérieux, ou pouvoir simplement en rigoler, ce n’est pas perçu comme quelque chose de tout à fait correcte pour un artiste. Je pense qu’au contraire, c’est être sérieux qui est vulgaire ». Fabrice Hyber.

    fabrice hyber,palais de tokyo
    (Matières Premières)

    Tout est dit.
    Comme j’aime ce texte de Fabrice Hyber qui inaugure le magazine du Palais de Tokyo (automne 2012) pour l’exposition « Les dérives de l’imaginaire ». Voici un artiste dont l’œuvre est touchante, définitivement tendre et poétique. Ici, le cycle de la vie, plus précisément celui de la nature, est symbolisé par un nuage vaporeux (véhicule extraordinaire et stellaire) rattaché à la Terre, par des filaments de pluie argentés… c’est une définition, la mienne, après tout symbolisez comme il vous plaira ce que vous voyez. Tout ceci est très beau et c’est très agréable à distinguer au milieu de ces multitudes de propositions contemporaines aux arguments souvent obscures. Non, à nouveau il ne s’agit pas ici de mettre à rude épreuve l’esprit pour en arracher des suppositions tortueuses ; l’univers de Fabrice Hyber montre ce qu’il y a derrière le rideau, l’œuvre (ou la vie) en plein épanouissement, tout en laissant le rêve conserver son rôle et sa vision fantasque nous engloutir.

    Une toile monochrome rouge est un condensé de rouge à lèvre, comme les boîtes de soupes de tomates d’Andy Warhol, on peut y révéler une forme de dénonciation, une ironie, pourtant cet artiste-là n’est pas si sombre, il est plutôt joyeux, un genre de poète de l’abstraction qui nous donne à voir (sans nous imposer de réflexion, chacun a le droit d’en faire ce qu’il veut) une définition de l’art, une vision, la vie.
    Trêve de verbiage. Allez faire un tour le pas léger, les mains dans les poches, le sourire aux lèvres et en sifflotant, au Palais de Tokyoallez vous perdre dans ces toiles accumulées et accrochées comme du linge au soleil.
    Partez à la rencontre de Fabrice Hyber.

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • "VOLPONE ou le Renard" de Ben JONSON au Théâtre de la Madeleine

    Ben Jonson et William Shakespeare étaient amis, et rivaux, ils ont en commun une modernité qui, sur le modèle de la tragédie grecque, rend le texte accessible et compréhensible par tous. 

    ben jonson,volpone,roland bertin,nicolas briançon,théâtre de la madeleine,théâtreDe remarquables comédiens, très bien distribués, s’appliquent sur la scène du Théâtre de la Madeleine à divertir un public tout de suite conquis dès les premières répliques. Roland Bertin est Volpone, sans concession aucune, ce grand comédien se jette corps et âme dans les méandres de ce personnage odieux et sans scrupule. Et comme la sauce prend, emporté par le texte, Roland Bertin en rajoute, des tonnes et des tonnes, sans filet… et c’est parfait. Nicolas Briançon, quant à lui, est un habile et formidable Mosca, subtil et gracieux il délie la trame de la farce sur laquelle une troupe de comédiens épatants s’exercent et remportent la démonstration avec brio. La mise en scène de Nicolas Briançon, très classique, est juste et laisse parfois entrevoir les meilleures pages du théâtre de boulevard.  Les textes sont bien dits, les déplacements sont fluides, la musique est bien choisie, le tableau est réussi. Il s’agit de théâtre, les traditions très anciennes de cet art sont ressuscitées ou revues, quelques danseurs illustrent le propos, le décor, aussi sombre que les personnages, se modifie au gré de l’histoire, et, les postiches des comédiens renouent avec la tradition de la commedia del arte. 
    Volpone est sans aucun doute une des pièces programmées, par les théâtres privés parisiens, à ne surtout pas manquer.

    Laurence Caron-Spokojny

    Une pièce de Ben Jonson - Mise en scène par Nicolas Briançon
    Adaptation Nicolas Briançon et Pierre-Alain Leleu. 
    Avec Roland Bertin, Nicolas Briançon, Anne Charrier, Philippe Laudenbach,Grégoire Bonnet, Pascal Elso, Barbara Probst, Matthias Van Khache et Yves Gasc. Décors Pierre-Yves Leprince. Lumières Gaëlle de Malglaive. Costumes Michel Dussarat.
     RESERVATION ICI.  

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • Daniel BUREN, MONUMENTA 2012

    Pas d'atelier, pas d'attache, rien de matériel en somme… Daniel Buren est un artiste libre. 
Il crée sur place, une forme de street-art. Je me demande si cette liberté, si visible dans son travail, s'est affirmée avec le temps grâce à l'expérience, ou bien s'il a toujours été ainsi ...   

    S0040504.JPGÀ sa décharge, la grande nef du Grand Palais est certainement un des lieux les plus inspirants qui soit. Cependant, les dimensions du lieu et son écho quasi-mystique peuvent aussi paralyser un probable élan créatif. Le pas ne doit pas être hésitant : il faut quand même le faire, et même être sacrément gonflé ! Ego surdimensionné de l'artiste ? Mégalomanie ? Folie des grandeurs ? On s'en moque. C'est BEAU à vous couper le souffle. Une démonstration évidente que je ne m'aventurais pas à vous décrire ici bas, ce serait dommage, il faut y aller.
    Le succès de l’artiste et la renommée du lieu obligent à se lever tôt, les portes ouvrent à 10h, présentez-vous à 9 h 30, lâchez très généreusement 5 euros (gratuit pour les enfants), patientez et entrez !
    Timidement d’abord, puis épaté, réjouie, enfin heureux, rien de plus à en dire, c’est une explosion de couleurs, une vague lumineuse qui inonde toute l’atmosphère, en quelque sorte : une définition picturale du bonheur. 

    Laurence Caron-Spokojny 

    Lien permanent Catégories : EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer
  • Sara Giraudeau, au Théâtre Montparnasse, a "la France sur le dos"

    sara giraudeau,théâtre montparnasse,l'alouette

    La mémoire encore très marquée par la Jeanne d'Arc de Luc Besson et la très attachante interprétation de Milla Jojovich au cinéma, je me suis installée dans le (confortable) fauteuil du Théâtre Montparnasse, impatiente de découvrir Sara Giraudeau sur scène, et heureuse de me régaler à nouveau de l'impertinence de Jean Anouilh.

    Sara Giraudeau, et cette fois-ci je ne parlerai que du premier rôle même si ses compagnons de jeux sont remarquables, est d’une grâce ! Il y a quelque chose d’un peu sauvage chez cette jeune comédienne, un talent pas encore bien mesuré qui dépasse de partout (et c'est tant mieux), un peu à la manière de son allure un peu dégingandée et à la fois si élégante. Ses intentions sont brutales ou douces, elle lâche tout. Elle attire tant la compassion du spectateur, qu’il est difficile de rester scotché dans le noir de la salle tant l’envie nous prend d’aller la sauver des griffes de l’histoire. Cette jeune Jeanne d’Arc, si sincère et si naïve, affronte l’obscurantisme avec une détermination solaire.
    L’argument et les dialogues de Jean Anouilh vibrent d’une éternelle modernité, Sara Giraudeau s’en empare très simplement, avec une volonté aussi pure que son personnage. À la fois clown ou séductrice, la comédienne campe un personnage historique, sans peine et sans prétention.
    Probablement que les voix entendues par Jeanne ont fini par s’adresser à Sara, pour que Mademoiselle Sara Giraudeau soit aussi juste. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • Helmut Newtown au Grand Palais

    Aux commandes la photographe Alice Springs ou plutôt Madame June Newtown qui, pour cette rétrospective au Grand Palais, est commissaire de l'exposition. 

    Les salles qui accueillent l'exposition semblent étroites comparées aux oeuvres colorées ou noir et blanc du maître absolu de la photo de mode. Cette mode est un prétexte, un support, Helmut Newtown s'attache ici à dévoiler son art. helmut newtown,grand palais
    Des tas de photos presque toutes reconnaissables, des polaroïds éparpillés dans lesquels on aimerait pouvoir fouiller, des icônes de la mode, des stars toujours en vogue, des mises en scène insensées, des poses sophistiquées, des courbes voluptueuses et des lignes parfaites… Le beau, plutôt la beauté de la femme, est dans son oeuvre le plus connu et reconnu. La femme s'est déjà libérée, là elle s'incarne, elle s'expose nue, puissante, chic et souveraine. Les formats verticaux des tirages s’élancent, le regard placé très haut des mannequins et leur assurance de prédatrice, que l'on attribuait autrefois aux hommes, mais ça c'était avant l'ère Newtown, laissent cette impression étrange d'être spectateur d'une oeuvre monumentale sans trop savoir comment l'expliquer.
    Avec une précision d’horloger et une volonté farouche d’extraire l’essence même des choses, Helmut Newtown a figé une époque, ses révolutions, ses victoires et ses excès. Une vision juste, sans compromis, qui, comme le smoking d’Yves Saint-Laurent, est à jamais indémodable.

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : EXPOSITIONS & MUSEES 0 commentaire Imprimer